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LES HYDROS

13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 08:58
Edition du 13/11/2006
TRIATHLON - CHAMPIONNATS DU MONDE : Dimanche à Canberra (Australie)
"On a fait tous les efforts pour..."
 Recueilli par Jean-Benoît VIGNY
.
Julien Loy, grenoblois de toujours, et Cyrille Neveu, adopté par l'Alpe d'Huez depuis 1993, font partie des favoris au titre mondial longue distance décerné le 19 novembre en Australie. Face à face.
HOMMES FORTS. Julien Loy (à gauche) et Cyrille Neveu devront parcourir 4 km de natation, 120 à vélo et 30 à pied. "On va en prendre plein la gueule" dit Loy. Photos Valérie GENIN

Mon premier se définit comme un casanier. A ma gauche, Julien Loy, valeur montante du triathlon français, ancien coureur élite lassé des pratiques cyclistes, chargé de mission dans une collectivité territoriale, il avale les rendez-vous comme les kilomètres : la tête sur les épaules, mais à toute allure.
Mon second a l'oeil qui brille derrière une mèche rebelle. A ma droite, Cyrille Neveu, légende du triathlon français, champion du monde 2002, vainqueur à Embrun, adepte des stages en solitaire et des replis sur soi.
Leur point commun : effectuent depuis deux semaines des séances plus légères de 3h30 par jour!
Ce qui les fait courir : le titre de champion du monde à Canberra, le 19.

Le choix des lieux d'entraînement

Cyrille Neveu : "J'aime aller en stage, dans le sud de la France ou à Lanzarote (Canaries), rentrer dans ma bulle, ne me concentrer que sur moi. C'est une forme d'égoïsme et un moyen de se retrouver seul face à soi-même qui me va bien. Sinon, les 21 virages de l'Alpe, je connais pas mal... L'hiver, je redescends vers Grenoble puis je monte à vélo dans le Vercors, peu en Chartreuse car je m'y suis perdu deux fois!"
Julien Loy : "Je vais souvent à Chamrousse, dans Belledonne et la vallée de l'Eau d'Olle dans l'Oisans, où je me rends aussi pour pêcher.

La préparation

Julien Loy : "Je suis heureux et libéré d'en avoir fini avec les séances très lourdes d'entraînement. Mais je suis prêt car je sais depuis longtemps qu'en Australie, on va en prendre plein la gueule".
Cyrille Neveu : "On vient de passer trois mois à fond dans l'événement. On n'a rien à redouter, on est tous costauds".

Avant la course

Cyrille Neveu : "Quelques jours avant l'événement, je me referme sur moi, pour mes proches ça devient difficile à gérer!"
Julien Loy : "48 heures avant, je lève le nez du guidon et je me recentre sur la discipline. Une fois sur le site, j'essaye d'évacuer le stress qui peut être inhibiteur. Mais il faut un peu d'appréhension, trop d'aisance avant la compétition, c'est malsain et dangereux".

A l'écoute du corps

Julien Loy : "Pendant des mois, on est à fond. Et là, pour ne pas arriver pas trop usé, on en fait beaucoup moins. C'est comme si on tirait le frein à main d'un bolide lancé à 180 km/h. Et plus on approche du but, plus on s'écoute. Et plus on s'écoute, plus on peut se sentir fragile..."
Cyrille Neveu : "Jusq'au jour de la course, il faut être vigilant dans tous les domaines. La gestion du temps et du corps n'est pas forcément évidente car tous les jours, quoiqu'on fasse, le corps se transforme, évolue".

Pourquoi la longue distance et pas la courte, retenue pour les JO

Julien Loy : "Ce sont deux disciplines complémentaires dans la préparation, mais complètement différentes en compétition. Nous sommes par ailleurs tous deux des spécialistes de la partie vélo qui importe beaucoup moins sur la distance olympique où le drafting (course en peloton) est autorisé".
Cyrille Neveu : "Je ne suis pas un coureur à pied de ce type d'effort, la filière énergétique n'est pas la même. Je peux courir 30 km à 17 km/h, pas 10 à 19 km/h".

Objectif : premier

Julien Loy : "J'ai tout mis en oeuvre pour réussir, même si je ne sais pas ce que c'est "tout". Le tout, ce sera peut-être pour le mondial 2007 à Lorient. Mais pour moi, il n'y a qu'une seule chose qui compte : vaincre. J'ai fait le pari que ça se jouera à pied. Il faudra savoir courir vite et longtemps".
Cyrille Neveu : "Le mondial a basculé ces deux dernières années à pied mais les stratégies d'équipe peuvent changer pas mal de choses, même si l'on pratique d'abord un sport individuel. Pour marquer des points en vue de 2007, il faudra bien être au rendez-vous à Canberra".

 

 


 

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